Triste accueil au Cambodge

Nous atterrissons à l’aéroport de Sihanoukville. En survolant les environs la vue par le hublot est effarante: partout, de vastes saignées dans la verdure, des arbres couchés, des pans entiers de forêts brûlés, et des collines mises à nu, entamées au bulldozer.

Le passage à la douane est irréel : le moindre agent est habillé en costume militaire, avec sur le plastron plus de décorations qu’un général… On nous fait avancer de 2 pas, reculer de 3 pas, aller vers une file sans nous écouter, puis vers une autre 5mn après. Un amiral parmi la quinzaine de la parade finit par nous congédier d’un geste de la main vers la sortie.
En arrivant de la Thaïlande, surnommée à juste titre le pays du sourire, le choc est retentissant : fini le sourire.

Entre nids de poule, poussière rouge et camions de chantier, le conducteur du taxi qui nous mène à l’hôtel nous en dit plus : toutes les terres sont rachetées, les forêts abattues voire brûlées pour construire des usines, quelques casinos, et faire pousser de l’huile de palme. Lui vient d’un coin de campagne plus calme, préservé. Chez lui les pluies commencent à être perturbées par la déforestation du reste du pays.

L’hôtel est un havre de paix… précaire : les jolis bungalows autour de la piscine sont dominés par des immeubles de plusieurs étages en construction, où les bruits de chantier commencent de bon matin. A moins d’un Km s’élèvent jour après jour les HLM colossaux de Chinatown (dixit le chauffeur de taxi) : il faut bien loger tous ces travailleurs.

La plage proche offre de beaux couchers de soleil, si on fait abstraction des déchets qui jonchent le moindre coin de terrain vague .

Dans ce paysage irréel de nature défoncée parsemée de bars à cocktails, où la beauté résiste on ne sait comment, on explique à nos enfants qu’il ne faut pas se baser sur une première impression, et que ça va sûrement s’arranger.

Demain nous partons pour l’île de Koh Rong, Sihanoukville n’était qu’une étape. Peut-être sur le chemin du port pourrons-nous voir le charme du centre ville ?

Pas de photo.

NB: Nous logerons sur Koh Rong dans un ecolodge, qui s’efforce de minimiser son impact sur la nature (ça se goupille bien on est sensibilisés), du coup il risque d’y avoir un silence radio vu que nous n’aurons peut-être pas de connexion Internet .
Ça m’inquiète et m’intrigue à la fois… à nous le « mode Kessel » ?

4 réponses sur “Triste accueil au Cambodge”

  1. Ce voyage conjugue pour vous les ingrédients de la vie : des belles choses (paysages, rencontres, enthousiasme, partage entre vous et avec les gens, curiosité enrichissante…) et d’autres moins belles (la réalité du côté destructeur et inconscient de l’homme, l’impact de ça sur les paysages, la santé des gens, votre foi en l’humanité qui en pleure intérieurement, votre désir à la fois de ne pas cacher tout ça à vos enfants et de les préserve ; car justement ce sont des enfants et ils doivent se construire dans l’espoir du meilleur pour eux et pour tous. La petite flamme de la joie, de l’énergie pour supporter les aléas de votre voyage, votre présence ponctuelle mais observatrice sur la vie des cambodgiens, qui sait, leur apportera un rayon de soleil quand ils verront ce couple et ses 3 beaux enfants, marcher à leur côté.

  2. Tristesse de la responsabilité de notre monde « moderne » qui n’a tiré aucune leçon de la surconsommation et des déchet plastiques. Au lieu d’aider les peuples émergeants à réfléchir à des solutions locales, éthiques, recyclables on les laisse nous imiter là où nos avancées sont très petites (arrêter les sacs plastiques) mais repousser le droit à consommer des mailles plastiques ou des cotons tiges… bref..un autre monde Est à mettre en place tout existeil fait juste changer de paradigme.
    Hier Matis a pu comprendre notre chauffeur de taxi en anglais qui lui parlait de la chance qu’il a de pouvoir aller à l’école.
    Quoiqu’il en soit les enfants se posent des questions, observent, débattent.
    Bisous

  3. Le Cambodge est très pauvre et mega corrompu. Tu en parlera avec Bertrand. Du coup les dirigeant vendent toutes les richesse du pays pour s’en mettre plein les poches. Et la richesse du pays, c’est le bois. Et la terre cultivable qui se dégage une fois la forêt rasée (youpi, de l’huile de palme). Ça ira mieux sur koh rong. J’y suis allé il y a 14 ans et il n’y avait rien, seulement 2 villages reliés par une piste.

  4. Matis ADORE KhoRong et voudrait y rester! Pmt🏊 , pêche🎣, exploration, bungalows ecoresponsables , lézards, liberté le bonheur!!!
    Ça te rappelle quelqu’un? 😉
    Bises

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