Au bord de la plage de Koh Phayam je savoure les dernières pages de « La Vallée des Rubis » de Joseph Kessel. Mieux vaut tard que jamais, je crois n’avoir rien lu de lui avant cette semaine, pas même le célèbre « Lion ».
Le roman est écrit à la première personne, à la manière d’un récit de voyage qu’on imagine quasi autobiographique vu le voyageur infatigable qu’était M.Kessel.
Le livre raconte un périple magnifique et mystérieux dans une région aussi belle que dangereuse : la Birmanie des années 50.
Kessel est doué pour peindre avec force et délicatesse le dépaysement, la beauté des paysages, le charme des civilisations lointaines… Je me régale (Le fait que la frontière birmane ne soit qu’à quelques Km ne gâche rien à mon plaisir)
A l’approche des dernières pages je renonce à un dernier acte inattendu et plein de rebondissements : le charme du livre joue savamment sur l’attente mais réside plus dans les récits mystérieux évoqués par les personnages que sur le suspense « direct ».
Le récit ressuscite une époque où le voyage était très différent : coupés de leurs repères – leur langue, leur entourage, leurs habitudes – les voyageurs se retrouvaient dans un autre monde, une autre époque.
Aujourd’hui tous les endroits capables d’accueillir quelques touristes proposent le wifi. Beaucoup de voyageurs sont rivés à leur écran de téléphone, et peuvent en temps réel depuis la terrasse de leur bungalow gérer leur courrier électronique, réserver un hotel pour la semaine suivante, se tenir au courant des nouvelles du pays en temps réel, communiquer en photos et vidéos sur les réseaux sociaux.
NB: Bon nombre de thaïlandais également sont rivés à leur écrans !
Pour retrouver cette immersion dans le voyage, cette saine et légitime coupure avec le quotidien, que ma génération est la dernière avoir connu dans sa (lointaine) jeunesse, il suffirait de débrancher.
Certes. Mais le fait que cette technologie de communication existe, que nous la maîtrisions, et qu’elle soit partout aussi facilement accessible rend cet acte de débrancher un peu artificiel… Kessel ne se posait pas la question, lui. Il utilisait à leur maximum les technologies de communication de l’époque (courrier postal, télégrammes) sans que ça ne nuise à la qualité de son immersion.
Pour le coup une autre question surgit :
Si on veut couper les communications un temps, est-il encore besoin de partir dans un pays lointain ?
Après tout ça peut aussi bien se faire chez soi, bien que ça puisse sembler un peu antisocial. A la rigueur une zone blanche comme on en a encore dans nos campagnes françaises pourrait mieux faire l’affaire qu’une île en Thaïlande ?…
Actuellement nous communiquons au quotidien via romandevadrouille.fr , cependant certaines étapes moins civilisées du voyage seront peut-être l’occasion de passer en mode Kessel ?
Pas facile le mode Kessel. Même au fin fond d’un trou ta guest aura le wifi!
Le mode kessel ne peut venir que de toi…
Sacre bonhomme, ce Kessel ! Une vie hors ducommun, et a l epoque le voyage dans certaines regions du monde, c etait vraiment l aventure. Ca l est encore, parfois !
J ai lu il y a tres longtemps Fortune carree, le Lion, et aussi lesCavaliers. Si tu fouines dans les livres a la maison tu e trouveras certainement un… avec Kessel tu ne t ennuiras jamais…
En fouillant sur internet j ai vu qu il avait aussi ecrit Belle de Jour, et la Passante du sans souci… vu les films mais pas lu les livres…
Bonne lecture !